Maïtena Armagnague-Roucher: La France et l'Allemagne et leur jeunesse d'ascendance étrangère: le cas des descendants de l'immigration turque
Wann |
11.05.2017 von 17:30 bis 19:00 |
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Wo | Haus zur lieben Hand, Löwenstraße 16, 79098 Freiburg, Großer Saal |
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Die Veranstaltungsreihe wird gefördert von NovaTris und dem CRESAT (Centre de recherche sur les économies, les sociétés, les arts et les techniques) der Université Haute-Alsace in Mulhouse.
Diese Reihe trägt das Label von Eucor-The European Campus.
Mehr Infos zum Konzept der Vortragsreihe finden Sie hier.
Maïtena Armagnague-Roucher ist Dozentin für Soziologie an der INS HEA/ Université Paris Lumières (UPL), Forscherin an der Grhapes und Partnerin des Centre Emile Durkheim (CNRS) und des MIGRINTER.
Les sociétés française et allemande sont agitées par des tensions politiques, souvent qualifiées "d'ethniques" ou "religieuses", relatives à leurs minorités. Chacune à leur manière, elles sont travaillées par les peurs de la fragmentation ethnique, de l’absence d’intégration, du fondamentalisme religieux et du communautarisme. Mais qu’en est-il vraiment ? Dans chacune de ces deux sociétés vieillissantes, ces questions se posent avec une acuité toute particulière en ce qui concerne la jeunesse des espaces relégués. Nous avons pris l'exemple de la jeunesse turque des deux côtés du Rhin, souvent qualifiée de « communautariste » dans les deux pays. Derrière des débats globalisants, notre travail met en évidence une jeunesse complexe. On y découvre une population dont l’expérience est bien plus structurée par les conjonctures interethniques, scolaires et surtout économiques locales et par des stratégies ad hoc de participation sociale que par les déterminants nationaux, politiques et institutionnels. A ce titre, le dynamisme économique de l'Allemagne apparaît comme le plus puissant vecteur d'une citoyenneté individualisée. On y apprend que la rue par exemple joue comme un aimant, provoquant éventuellement la marginalité mais aussi des solidarités communautaires ; c’est le cas aussi du système scolaire. Au fond, l'enquête révèle des dynamiques sociales inattendues, soulignant un écart entre les principes théoriques des « modèles » politiques et ce qu’ils produisent concrètement sur les jeunesses des espaces urbains paupérisés. Ce travail renseigne quant aux modes de régulation sociale que l’Allemagne et la France mettent en œuvre vis-à-vis de jeunesses d'ascendance étrangère et constitue ainsi une contribution à l’attention que devraient porter les politiques publiques de ces deux pays en la matière.